Une conversation des plus banales [Enzelta]

`Aspen ▬ On a toujours le cœur à se battre`

La lueur du lac donnait un air sinistre à cette pièce
-Enzelta de Rocan et Aspen Withmore-

L'horloge indiquait seize heures et vingt minutes et la salle commune des Serpentards était plongée dans un silence mortel. Peu de personnes y étaient présentes. Quelques septièmes années, plongés dans leurs livres de cours, récitant formules de sortilèges ou préparations de potions. Dans un autre coin de la salle, deux cinquième année écrivaient à toute allure sur un long morceau de parchemin qui tombait sur le sol. Seul le grattement de leurs plumes et le tic tac de l'horloge venaient perturber le silence qui s'était installé dans la salle.

Assise sur un lourd fauteuil en tissu vert, Aspen regardait le plafond, un livre posé sur ses genoux. Le lourd silence de la salle lui mettait les nerfs à vifs. Elle qui aimait le bruit et l'activité, toute cette absence de son n'était ni plus ni moins qu'une horrible torture psychologique. La brune essayait de ne pas y penser et s'occupait plutôt à ressasser les évènement anodins récents.

Les Inquisiteurs qui étaient de plus en plus présents, les Maraudeuses qui déjouaient toujours leurs manigances et échappaient à leurs filets, les élèves qui grondaient, les professeurs dépassés. Malheureusement, tout cela ne l'occupa pas assez longtemps et elle se retrouva bientôt sans occupation. La brune était pourtant trop fatiguée pour se lever et aller faire un tour dans les étages. Elle restait dans la salle commune dans le seul but de se retrouver dans un endroit chaud et reposant. C'était gagné.

La vert et argent reposa ses yeux sur le livre posé sur elle. D'un air dégouté, elle le referma brutalement et le jeta sur la table à côté. Le bruit de l'ouvrage sur le bois fit sursauter les quelques élèves présents mais la brune ne prit même pas la peine de s'excuser et se redressa sur le fauteuil. Elle plia ses jambes sous son corps et ferma les yeux. Que faire ? La lecture l'ennuyait, se lever était trop fatiguant. La seule et meilleure solution était toujours l'apparition d'une de ses connaissances dans la salle commune.

Aspen rouvrit les yeux et se tourna du côté de la porte dans l'espoir que ses prières muettes soient entendues. Elles patienta ainsi plusieurs minutes, l'horloge rythmant le temps qui s'écoulait. Puis tout à coup, la porte de la salle commune s'ouvrit, laissant apparaître une grande fille blonde. Sur sa robe de sorcière était épinglée son insigne de préfète, qui brillait sous l'assaut des lampes. Aspen se redressa d'un coup et se dirigea vers la nouvelle arrivante. Enfin une occupation. La brune s'approcha doucement de la blonde et lui dit dans un sourire

Enzelta, tu ne peux pas savoir à quel point je suis contente de te voir. Comment tu vas ?

Hop hop hop, la verte blonde, bien connue des élèves de toutes maisons confondues sortait, encore une fois, de l'un des innombrables passages secrets menant directement du premier étage à quelques couloirs plus loin que le dortoir des Serpentards. Elle aimait à l'emprunter, mais ne le faisait que rarement, car celui-ci était rarement emprunté par les élèves, sûrement peu connu, malgré les siècles écoulés depuis la construction du château.

La journée de la préfète ? Eh bien, une journée banale, avec des cours on ne peut plus normaux, entre les cours de potions (qui voient toujours la course entre Cassandre et Enzelta !!), les cours de DCFM, et... d'autres... Oui, Enzelta avait passé une journée en fait relativement courte, mais en avait profité pour finir un devoir de métamorphose qui lui prenait le chou plus qu'autre chose. D'ailleurs, elle ne l'avait pas finis, énervée par deux poufsouffles qui refusaient de se taire malgré les injonctions de la bibliothécaire et les menaces de leur préfète ennemie. Après une heure de colle et 50 points enlevés en tout, elle était sortie de la bibliothèque un brin énervée, soulée et sur les nerfs (oui, je me répète).
C'était à ce moment qu'elle avait décidé de rejoindre la salle commune... et forcément, il avait fallu qu'elle croise Ombrage et Malefoy, tous deux à deux étages différents. Bien sûr, comme elle le devait par rapport à son rang et sa maison, un sourire, et des salutations dans la norme. C'est ce qui la fit craquer, et la mena a prendre un raccourci pour la salle commune.

Hop hop hop, deux couloirs à traverser, et enfin, elle touchait au but, un peu calmée, relaxée... car, à chaque fois; l'approche de la salle commune la ramenait tranquillement vers une tranquille plénitude.
Elle prononça le mot de passe, et pénétra dans la salle commune, silencieuse et... éclairée bizarrement. Elle n'eut pas le temps d'aviser d'où la lumière de la salle avait des faiblesses, car déjà, une tête se redressait vers elle, puis une silhouette de jeune fille arriva vers elle. Un sourire éclaira le visage alors encore fermé et tendu de la préfète, bien que son regard ne laissa passer que de façon extremement courte une lueur de sympathie à l'égard de la jeune Aspen Withmore. Car oui, C'était bien Aspen qui venait de l'accoster ainsi.

Salut Aspen!! Bien écoute, je vais déjà mieux qu'il y a quelques minutes, alors ça va bien. Et toi ??Ta journée s'est-elle bien passé ?

Tout en disant ses paroles, toujours debout à l'entrée de la salle commune, elle salua d'un signe de tête les septième années regroupés dans leur coin. Et avisa la lampe défectueuse, la pointa de la baguette et la remit en fonctionnement. Dans un sourire mi-satisfait, elle alla s'enfoncer dans un fauteuil près du feu, enjoignant Aspen de l'accompagner, un brin de causette ne leur ferait pas de mal, à l'une comme à l'autre.]